PAIEMENT ANNONCE DU STOCK DES ARRIÉRÉS : HALTE AUX ÉMOTIONS ET AUX DIATRIBES SANS FONDEMENTS

Depuis l’après-midi de ce mercredi 06 juillet 2017, et ce via les médias sociaux, le premier ministre a annoncé avoir obtenu avec les organisations syndicales un accord sur le paiement du stock des arriérés. Cet accord stipulerait un paiement sur huit (08) ans et une trêve sociale qui durerait cinq (05) ans (je ne m’attarderai pas sur la trêve car c’est un coup de bluff du premier ministre). Sans même attendre la réaction des leaders syndicaux, une bonne frange des fonctionnaires ont réagi violemment en jetant l’anathème sur les meneurs de la lutte. Criant ainsi à la trahison, à la corruption et au deal signé dans la pénombre totale entre l’autorité gouvernementale et l’autorité syndicale.
Or justement la quintessence de cette lutte se fonde sur le stock des arriérés qui a pourtant une histoire dont les contemporains sont encore dans cette lutte. Pour mieux apprécier le contenu du projet d’accord (qui n’est pas encore acté) il faut le mettre en rapport avec l’accord signé dans la nuit du 1er au 2 décembre 2009 entre les mouvements syndicaux et le gouvernement.
En 2009, l’accord du 2 décembre dont je recommande vivement la lecture et la relecture, avait pour principaux points, le paiement de 50% des gains indiciaires après le reclassement pour les enseignants du secondaire et la bonification des indices pour les instituteurs, le paiement des 50% restants après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE ainsi que les arriérés y afférant selon les disponibilités de l’Etat et par tranche. A ce moment de l’histoire des SDA ; il n’y avait pas de mutineries encore moins de mutins. C’est donc conformément à cet accord que les leaders syndicaux ont accepté après âpres négociations que les SDA soient payés totalement sur huit ans. Le faire n’est ni trahir, ni verser dans la corruption. Bien au contraire c’est respecter la parole donnée et matérialisée par un accord. Je comprends bien les récriminations et autres diatribes ressassées ici et là sur les médias sociaux. Mais je tiens à préciser que si la corruption et la trahison tant claironnées sur la toile étaient fondées, jamais le gouvernement n’allait accepter le principe de payer la totalité des SDA. Souvenons-nous quand en avril les négociations sur la signature de la trêve sociale ont échoué, il se trouvait des personnes pour crier à la fourberie à la couardise et à la traitrise. Souvenons-nous encore, quand à la date du 13 juin, la rencontre tant attendue pour la fixation d’un échéancier de paiement n’a pas eu lieu, toujours ces mêmes personnes ont crié à la complicité, à la duplicité et à la connivence entre le Primus et les leaders syndicaux, pour priver les fonctionnaires de leur argent. Certains ont même appelé à la reprise de la lutte pour la rentrée scolaire 2017-2018, les leaders actuels ayant trahi. Maintenant que le gouvernement s’engage à payer la totalité des SDA sur huit ans, ils claironnent encore à la trahison et à la corruption comme si rien n’avait été proposé. Et surtout comme si les objectifs fixés en janvier 2017 et soutenus par une mobilisation exceptionnelle des fonctionnaires n’étaient pas atteints. En effet, l’ordonnance sur la retraite rétrograde, anti-sociale et scélérate, a été revue et corrigée, 100 à 150 points indiciaires seront accordés à plus de 43.000 fonctionnaires qui ne sont pas concernés par le SDA à partir de janvier 2018, toutes les mesures de rétorsions prises à l’encontre des fonctionnaires dans l’expression de leur liberté syndicale sont en train d’être levées, les contractuels « permanents » à la Fonction Publique, depuis des décennies seront progressivement recrutés comme fonctionnaires à partir de janvier 2018 et enfin les SDA qui n’étaient pas reconnus et qui était une question vidée par l’imaginaire renonciation des organisations syndicales, seront payés. Que veut-on encore ? Si ce n’est que se réfugier dans l’expression des émotions où certains parmi nous veulent à tout pris nous comparer aux mutins qui ont eu leur argent « chap chap » comme on dit à adjamé. La mutinerie est une révolte ouverte contre une autorité établie, une désobéissance aux ordres supérieurs. La mutinerie ne s’inscrit pas dan un cadre légale or l’action syndicale s’inscrit dans un cadre légale. Car encadrée par des textes comme la constitution, le statut général de la Fonction Publique, le code du travail (au niveau national) et les conventions internationales de l’OIT et du BIT. Peut être que certains auraient voulu que nos leaders eussent entraîné l’ensemble des fonctionnaires dans une mutinerie pour avoir gain de cause. Que non, nos leaders, face aux enjeux énormes, ont usé de stratégie et d’intelligence situationnelle dans le jeu de cache cache que le gouvernement voulait nous livrer pour obtenir des résultats probants. Nous gagnerons à nous calmer et les encourager à poursuivre les négociations pour ne pas que les admis à la retraite et les bénéficiaires qui ont les petits montants puissent attendre huit ans pour percevoir leur SDA. L’offre gouvernementale doit être acceptée et améliorée lors des négociations sur les modalités de paiement. Ce sont la voix et la voie de la sagesse et de la raison.
PAR KOUAME RAPHAEL ZOUZOU SGN DU SYNAFETP-CI

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